LEAM S01E00 - Les clefs de la porte de Quirm

Scaramouche sauta à terre lorsque Igor ramassa Camille, et lui emboîta le pas vers le vestiaire des femmes.

Trucule et Artemis se retrouvent seuls dans les vestiaires, leurs uniformes attendant non loin d'eux.

Un silence gêné s'installe tandis qu'ils essayent tout deux de refréner diverses pensées pas toute très saine en rapport avec le spectacle auquel ils viennent d'assister. Le contraste saisissant entre la silhouette torturée d'Igor et le croupetons à croquer de Camille les laissent la bave aux lèvres.

Bien embarrassé de se retrouver seul avec un personnage aussi intimidant qu'Artemis, surtout quand il s'agit de se changer, Trucule fuma une très grosse bouffée de tabac, enfumant par la même occasion d'une odeur atroce tout le vestiaire au point qu'on croirait qu'y sont brûlés des tas entiers de choux.

Trucule a écrit:J'imagine qu'il va falloir s'habiller en uniforme.

Trucule tenta de rentrer comme il put dans l'uniforme à qui Igor avait donné comme une nouvelle vie, en tout cas suffisamment pour satisfaire Trucule qui commençait également à trouver le temps long. Il espérait sortir de cet engrenage professionnel dangereux aussi tôt que possible. Une fois son "habillage" terminé tant bien que mal, Trucule tenta d'entrer en communication avec son supérieur.

Trucule a écrit:Attendons-nous le retour des autres membres de notre "équipe" ?

Igor ressortit du vestiaire et parcourut la pièce du regard. Dés qu'il eut repéré l'uniforme destiné à Camille il se dirigeât dans cette direction et s'en saisi avant de repartir vers les vestiaires.
En passant à proximité des autres membres de l'équipe, sur le chemin du retour, il déclara en brandissant un poing actuellement remplit d'uniforme :

Igor a écrit:Che vais lui mettre, chers camarades. Che ne laiche chamais un trou m'échapper ! Quitte à perdre la laine...

Ce qui nous rappelle à tous que la virgule est une ponctuation qui a son importance. Enfin on en est plus là...

Artemis, dont l'observation depuis une minute aurait pu faire penser à une cocotte-minute en décompression, semble peu à peu se ressaisir, jette un regard plein de déconfiture aux restes déchirés de son uniforme.

Artemis a écrit:Certes certes...

Autant pour faire plus ample connaissance avec son étrange compagnon que pour retarder le port de l'uniforme, d'un ton encore songeur

Artemis a écrit:Je me demande vraiment quel fut l'intention de Vimaire en constituant une telle équipe. Je suppose qu'il peut y avoir une certaine variété de... combinaisons intéressantes...

Sortant de sa rêverie

Artemis a écrit:Ce doit être intéressant les fluiconographes... En quoi cela consiste t'il exactement?

Afin d'oublier l'attrocité, pourtant rafistolée, qu'il était, au moins temporairement, obligé de porter, Trucule commença à expliquer à son supérieur hiérarchique le pourquoi du comment du fluiconographe. Parler d'un sujet plus plaisant que les vêtements lui permis d'oublier quelque peu son calvaire actuel.

Trucule a écrit:Cela peut s'avérer particulièrement utile pour analyser une scène de crime, car voyez vous, le fluiconographe, mon invention, permet de faire apparaître les différentes tâches de fluides présentes sur la scène. Par exemple, on peut facilement déceler la présence de sang dans une pièce même si cette dernière a été soigneusement nettoyée.

Trucule ne se lassant pas d'explications continua et parla de plus en plus de détails techniques plus complexes et inintéressants les uns que les autres.

Artemis laisse courir quelques explications techniques avec l'air de quelqu'un qui s'y connaît (ou du moins fait semblant de comprendre : "Ah oui en effet", "ça doit être très délicat comme opération", etc...).

Artemis a écrit:Je suppose que vous avez amené un exemplaire de votre invention avec vous. Je serais très curieux d'en avoir une démonstration... Par exemple on pourrait essayer sur ces... uniformes, je me demande quelle est la quantité des différents fluides qui les imprègnent...

Intéressé par la proposition, Trucule sorti son fluiconographe et tenta de l'utiliser sur les débris d'uniforme d'Artémis.

Trucule a écrit:Ce sera le premier test du fluiconographe en conditions réelles. Nous allons bien voir à quel point mon invention est utile.

Se préparant à prendre le cliché, Trucule expliqua sa démarche.

Trucule a écrit:Je vais donc procéder à la fluiconographie. Je vais faire ressortir le sang en blanc, l'urine en bleu, le sperme en vert et la transpiration en violet. Cela devrait nous donner un bel aperçu de ce qu'a déjà subit cet uniforme.

Un déclic se fait entendre lorsque Trucule presse le bouton déclencheur. Une agitation certaine monte des entrailles de la boîte. Après quelques seconde de ce régime, une image sort progressivement sur le devant de l'appareil, dévoilant ses couleurs.

L'uniforme fluiconographié est d'une jolie teinte violette et uniforme, ça et là maculé de trace blanchâtre. Sur le devant, il est constellé de points bleus. Il ne semble pas comporter de traces vertes... mais vous n'en avez examiné qu'une des faces.

Une trappe s'ouvre sur le dessus de l'appareil, la petite tête sournoise d'un diablotin apparaît.

Diablotin a écrit:Patron, faudra m'rajouter du violet, j'commence à être à sec !

Sur cette remarque, il referme la trappe et s'en retourne dans les entrailles du fluiconographe.

Artemis, montrant des signes de d'intérêt et mêlés à quelque peu de répugnance envers cette coloration qui ne lui laisse rien présager de bon quant au passé de l'uniforme :

Artemis a écrit:Très intéressant comme procédé..., et quelque peu inattendu. Quel est maintenant votre diagnostique; comment doit on interpréter ces couleurs?

Très fier du fonctionnement parfait de son appareil, Trucule expliqua ce que signifiait l'iconographie qui était apparue.

Trucule a écrit:Voyez, après avoir configuré savamment mon fluiconographe, je suis en mesure de savoir où sont les différentes tâches de fluides et ce à quoi elle correspondent. Comprenez que je vous ai passé les détails techniques de l'utilisation de cet appareil outrageusement sophistiqué.
En ce qui concerne mon diagnostique, il est on ne peut plus clair : cet uniforme est sale, très sale, et ma pensée refuse d'oser imaginer que je porte actuellement un équivalent de ce qui gît actuellement au sol.
Cela mis à part, il faudra penser à acheter un stock d'encre à faire passer dans nos frais de fonctionnement. J'espère que cela ne vous pose pas de problème, étant donné que vous aller avoir la charge de l'équipe si j'ai bien compris votre grade.

Pris d'un éclair de génie, Trucule fut saisi de stupeur et de grosses gouttelettes de sueur commencèrent à glisser le long de son front.

Trucule a écrit:Je crains de m'être atrocement fourvoyé. Voyez vous, à la suite de mon analyse, il semblerait que cet accoutrement soit maculé de sang. Comprenez bien qu'il en est tellement imbibé qu'il a du en être imprégné à plusieurs reprise. Mon hypothèse est donc la suivante : le Guet est en réalité un repaire d'assassins qui nous ont amenés ici pour nous faire mettre ces guenilles qui leur servent à identifier leur victimes... et je crains fort que nous soyons les suivant. Quelle terrible révélation.

Trucule commença à trembler de peur à l'idée qu'il allait probablement bientôt être sauvagement violenté à en perdre la vie sans avoir pu revoir son cher SORT.

Plusieurs coups retentissent sur la porte du vestiaire menant à la court intérieur du Guet.

La voix du sergent Colon se fait entendre, vous demandant si vous avez enfin fini d'enfiler vos uniformes.

Les deux portes s'ouvrent en même temps, d'un côté le chat et Igor, de l'autre Colon et Chicard... je n'aimerais pas être à la place des deux zigotos qui se retrouvent coincés en plein milieu...

Surpris et très inquiet, Trucule ne sait plus que faire et panique.

Trucule a écrit:Ils sont là pour nous, ils sont tous de mèche. Vite, courrez là où vous le pouvez. Au secours ! A l'aide !

Trucule se mit à courir dans tous les sens en gesticulant et hurlant "A l'assassin ! Au meurtre !" tout en essayant tant bien que mal de trouver une sortie.

La porte du vestiaire des femmes s'ouvre, laissant sortir Igor et Scaramouche qui la verrouillent rapidement derrière eux.

A peine arrivé, Scaramouche hume l'air et se précipite à l'autre bout de la pièce, il renifle entre le mur et une série de casiers. Il pousse le coin du casier (pourtant visiblement bien lourd) avec son museau et arrive sans aucun mal à le déplacer, il se rue derrière et débusque rapidement une souris.

A la suite de quoi tout devient très difficile à suivre. Scaramouche balance la souris entre ses pattes, la fait glisser sur le sol avant de la rattraper entre ses crocs pour la faire voltiger. La pauvre proie (toujours en vie) tente désespérément de se soustraire à la vigilance de son bourreau sans grand résultat. Le matou prend visiblement beaucoup (trop) de plaisir à lui laisser l'impression qu'elle va pouvoir s'échapper avant de la ramener vers lui avec le savoir-faire d'un grand inquisiteur devant une sorcière.
Petit à petit, l'état de la souris se détériore, le sol de la pièce commence à être jonché par quelques touffes de poils éparses, mais aussi par des petits bouts de peau. Ah, on distingue aussi un morceau d'une patte ici, tiens et là... c'est pas une oreille... Est ce que les souris c'est comme les lézards ? La queue elle repousse ?

Aussi surprenant que cela puisse paraître, Scaramouche réussit sans mal à éviter Trucule dans sa course folle autour de la pièce et ne réagit absolument pas à ses hurlements.

D'un seul coup, il envoie sa partenaire dans un dernier numéro de haute voltige et la rattrape en plein vol à la suite d'un bond magnifique qui le fait arriver à hauteur de torse. Les crocs et les griffes se plantent en parfaite harmonie dans le corps dépouillé de l'équilibriste qui explose projetant sang, autres bouts de chair et amas de neurones sur Trucule qui passait au mauvais endroit au mauvais moment.

C'en est trop pour Trucule qui quémande l'aide de ses nouveaux compagnons pour le protéger des assaillants.

Trucule a écrit:Caporale, protégez-nous de ces meurtriers. Ils veulent tous nous tuer. J'ai vu le sang sur les uniformes, ils ont déjà fait plusieurs victimes. Il suffit de voir le nombre de casiers vides pour comprendre que tous leurs "collègues" y sont passés. Il faut les arrêter.

Trucule implorait son supérieur Artémis tout en montrant du doigt Colon et Chicard, se cachant d'eux derrière Artémis.

La porte du vestiaire à peine refermée, Igor resta médusé devant le comportement du mage, et il demanda, plus pour lui même :

Igor a écrit:Non mais...qu'est-che qui che pache ichi ?

Des couinements désespérés le sortirent de son ébahissement et il contempla non sans dégoût le triste sort que Scaramouche avait réservé à sa malheureuse victime.
Un peu écœuré, il reporta rapidement son attention sur Trucule persuadé que le massacre rongeuricide allait finir de le rendre hystérique, mais le mage avait manifestement atteint sa vitesse de croisière et se dirigeait tranquillement à son propre rythme vers la folie paranoïaque totale.
Igor se senti las.

Igor a écrit:Nous ne chommes même pas chortis du poste et ch'est déchà la panade... Le Maître ne chera pas chatichfait chi cha continue.

L'aristotoqué derrière lequel tentait de se cacher le mage ne semblait pas réagir, Igor s'adressa donc à Trucule en avançant lentement dans sa direction.

Igor a écrit:Qu'est-che qui fous arrife Trucule ? Che ne crois pas que nous richquions quoi que che choit ichi, qu'est-che qui fous effraie comme cha ?

Une inspiration soudaine (bien qu'erronée) lui vint :

Igor a écrit:Ne fous inquiétez pas pour la cheune fille, elle fa très bien mais elle à bechoi de... de che repocher et de repench... de reconchidér... de che faire à l'idée que cha plache est parmis nous. Fous poufez me croire.

La présence d'Igor, bien que pas spécialement rassurante, permis au moins à Trucule de raisonner non pas seul, mais à plusieurs.

Trucule a écrit:Mon bon Igor, mon fluiconographe m'a révélé la présence de sang en grosse quantité sur les uniformes qu'on nous a fournis. De plus, la singulière procédure à laquelle nous avons été soumis n'a rien à envier à celle utilisée par les plus virulents tueurs en série. Mais je suis ouvert à votre analyse si toutefois vous avez des arguments à m'avancer.

La présence d'une source de parole, même très approximative, douée de raisonnement permis à Trucule de se rappeler à ce qu'il faisait le mieux, en dehors de ses autres spécialités : la discussion hypothétique et argumentaire sur des sujets scientifiques intrigants.

Igor a écrit:Che fois, che fois.

Dit Igor - qui ne voyait rien - d'une voix apaisante.

Igor a écrit:Che chais que le Maître ne nous trahirait pas. Che ne chais pas comment fous convaincre... ha chi, peut-être : chi le serchent Carotte afait foulu fous tuer tout à l'heure, fous ne fous cheriez même pas défendu et dans fotre dernier chouffle fous l'auriez remerchié. Che me trompe ?

A priori satisfait de la réponse d'Igor, Trucule le remercia indirectement.

Trucule a écrit:Comme il fait bon de ne pas être entouré que d'imbéciles. Votre argument me semble en effet très pertinent bien qu'un peu juste... mais je vais tout au moins vous accorder le doute et attendrai, en espérant ne pas me faire tuer d'ici là, une meilleure preuve dans un avenir incertain.
Bien, puisqu'il nous faut continuer, continuons.

Trucule, ravi de voir quelqu'un partager ses réflexions avec lui se tourna finalement vers l'ennemi... euh, je veux dire vers ses supérieurs : Chicard et Colon.

Trucule a écrit:Messieurs, je crains qu'il ne faille abandonner l'usage de ces uniformes : ils sont tout sauf pratique, ils ne sont absolument utilisable pour ma science fine et en plus, ils m'empêchent d'utiliser mes instruments correctement avec mon efficacité habituelle. Si nous devons nous montrer utile, il sera plus commode de nous soustraire au règlement et donc aux uniformes.
De plus, je ne suis pas le seul à le penser, tous ici partagent mon dégout pour ces haillons.

Trucule lança sa dernière affirmation sans prêter attention aux réactions des autres membres de l'équipe à qui il n'avait même pas pris la peine de demander leur avis, quel qu'il soit d'ailleurs : sa propre personne était assez importante pour savoir ce que les autre penseraient s'ils étaient dans sa situation ce qui était approximativement le cas.

Artemis était resté jusque là nonchalamment dubitatif devant la réaction quelque peut démesurée de Trucule. L'occasion initiée par Trucule de poser le problème de l'uniforme le fit réagir.

Inspectant négligemment la plaque

Artemis a écrit:Je comprend tout à fait que les couleurs du guet d'Ankh Morpork doivent être fièrement portées par ses agents opérants, et je suis bien placé pour savoir à quelle point l'uniforme ou du moins le style vestimentaire caractéristique d'un ordre peut inspirer au peuple un grand respect, mais justement... il semblerait à la vue de l'expertise de Trucule, que ces uniforme aient déjà inspirés un peu trop de déférence envers un certain nombre de nos prédécesseurs (la moindre des choses auraient été qu'ils soient enterrés avec) pour remplir encore pleinement cette noble fonction .

Oubliant sans doute que certains membres de l'équipe auraient de toute façon bien du mal entretenir une attitude chevaleresque, même en portant des habits princiers, et avec un regard éloquent envers le sergent Colon

Artemis a écrit:J'imagine que le guet garde à coeur d'entretenir son image de respectabilité auprès du peuple,...  

et un regard méprisant envers Chicard

Artemis a écrit:... pour ne pas chercher à prendre absolument pour modèle étalon l'accoutrement de ses membres les moins sortables.

A moins bien sûr que notre première mission consiste à aller tenir une poissonnerie au marché...

Derrière le dialogue des différents protagonistes on peut entendre des os se rompre et de singuliers bruits d'une mastication des plus bruyante.
En ce retournant vers Scaramouche chacun peut admirer avec quelle finesse ce merveilleux félin finit tendrement son repas faisant voler ça et là quelques esquilles et le peu de poils restant sur l'animal.
Terminant tranquillement, il se lèche les babilles puis entreprend une toilette complète de son anatomie, ce qui est pour le moins désagréable à regarder déjà, en temps normal, vu la physionomie du monstre. Mais là, avec le sang, c'est vraiment répugnant.

Après quoi, Scaramouche ignorant toujours le reste des personnes présentes, récupère dans sa gueule un ou deux morceaux de peau traînant au sol, s'approche d'Igor le regarde avec deux grands yeux presque larmoyant (je vous laisse imaginer le regard du Chat Potté sur la bête ignoble, puante et couturée de partout qui se tient devant vous...).

Scaramouche a écrit:Maouuuuu....

Le son qui s'échappe de lui est désespérant de tristesse.

Chicard et Côlon se sont arrêté sur le seuil, muets de stupeur devant le spectacle qui s'étale sous leurs yeux.

Un mage hystérique, son chapeau de traviole par dessus son casque réglementaire, bringuebalant dans son uniforme mal ajusté, crie au meurtre et cherche à se cacher derrière le nobliau. Ce dernier ne porte pas son uniforme et n'en a visiblement pas l'intention. Le Igor couturé comme un accident de la route affiche une sollicitude plus que déroutante - voir effrayante. Et l'énorme matou martyrise une pauvre souris à qui il est en train d'inventé un petit enfer personnel. Pour couronné le tout, la jolie jeune fille a disparu.

Devant autant d'informations, le cerveau de Côlon se rabat sur une valeur sûre : la discipline. Ignorant allègrement toutes les bizarreries de la situation s'étalant sous ses yeux, il s'adresse à votre Caporal.

Côlon a écrit:Caporal Netreri, z'avez intérêt à porter l'uniforme 'dedieu ! On veut pas l'savoir qu'la coupe vous va pas ou qu'la toile est trop rêche pour vot' derrière d'aristo ! L'Commissaire a dit qu'tous les agents quelqu'soit leur grade porte c'te 'tain d'uniforme alors z'allez vous y mettre aussi ! Ordre de vot' 'tain d'supérieur !

Le cerveau de Chicard - lui - bas carrément la campagne. Il se met à inspecter les différents casiers marmonnant après ces foutus tueurs en série. Il profite de chaque inspection pour barboter de menus objets... sans même réellement chercher à se cacher.