LEAM S01E00 - Les clefs de la porte de Quirm

La première pièce dans laquelle vous pénétrez en entrant dans le Guet des Orfèvres est une grande salle haute de plafond. Le sol est pavé de larges pierres irrégulières et semble avoir été le témoin de nombreux événements malheureux au vu des larges tâches d'un marron sombre qui le parsème. Sur votre gauche s'échelonnent quatre cellules vides, sur votre droite, des bancs destinés à faire patienter les citoyens venus réclamer l'aide du Guet sont occupé par un unique petit homme en train de se faire incendier par une agent du Guet lui reprochant de fumer un tabac de chou à l'odeur proprement abominable. Cette dernière se tient derrière un large comptoir qui barre la pièce et l'accès à de larges escaliers mènent à un premier étage où une galerie donne sur de nombreuses portes.

En vous voyant entrer, l'agent se tourne vers vous, elle a un visage aux traits équilibrés, de longs cheveux blonds encadrant magnifiquement des yeux d'un bleu profond. Elle porte son uniforme comme une robe de haute couture.

Sergent Angua a écrit:
Ah vous voilà ! Vimaire est dans une colère noire, vous aviez rendez-vous à dix heure !
Je me présente, je suis le Sergent Angua. Mais pour l'instant, on ne fera pas connaissance plus que...

Une voix tonitruante parvient du premier étage, coupant la parole du sergent.

Commissaire Vimaire a écrit:
Ce con de de Netreri est enfin là ?! Faites le monter putain !

Un sourire carnassier se dessine sur les lèvres du sergent.

Sergent Angua a écrit:
Je crois que vous devriez monter...

Vous passez derrière le comptoir, montez le large escalier et pénétrez dans le bureau du Commissaire Divisionnaire Samuel Vimaire, aussi connu sous le nom de Monsieur le Duc, titre de noblesse le plus élevé à Ankh... Ce dernier fulmine derrière son bureau, un cigare fumant planté entre ses lèvres, l'oeil sanguinaire. Il vous accueil en assénant avec violence son poing sur la large table de chêne lui servant de bureau. Cette dernière laisse échapper un gémissement et un craquement sinistre sous se traitement.

Commissaire Vimaire a écrit:
Bordel de dieu à quoi vous pensiez en vous pointant aussi tard !?

Sans même vous laissez le temps de répondre, il poursuit.

Commissaire Vimaire a écrit:
Sans compter qu'il manque encore un dernier élément... je dois l'appeler qu'ils m'ont dit... Igor ? Igor !

Au premier "Igor" prononcé par Samuel Vimaire, une silhouette a surgit derrière lui.

Les différentes réactions dans la pièce mérite qu'on s'y attarde...

Igor a écrit:

A votre chairviche, Mahaîîître !

Si un quelconque poète s'était trouvé dans le bureau(pour vol à l'étalage, ou plus probablement nuisance sonore en état d'ivresse) en cet instant, sa muse se serait très certainement éveillée sur le champ, inspirant audit poète une éloquence propre à définir avec talent le nouvel arriv... apparaissant :

Poète fictif anonyme et anecdotique (et très certainement ivre) a écrit:


Arghhhhhhhh !!! C'est quoi CA !? Hips !

Puis le poète de sombrer dans une syncope avinée (ce qui tombe bien – haha - vu qu'on en a plus besoin).

Car pour les gens sérieux, observateurs et pas trop prompts à rendre leur petit déjeuner, une description plus prosaïque s'impose. La chose à laquelle la voix, à défaut de terme plus précis, semblait appartenir ressemblait à... comment... dire, une foule condensée. Genre... pas mal de monde mais en une seule fois.  Ou encore l’orchestre philharmonique de Quirm qui pourrait jouer sur un seul violon si vous voyez l'idée ? Mais pour être franc, le violon n'était pas le premier ustensile qu'on imaginait entre ces doigts là. Plutôt la hache. Ce qui démontre bien qu'on imagine n'importe quoi. La hache c'est bien trop grossier pour un travail de précision...
De toute manière, on avait surtout l'impression que si l'apparition avait l'habitude de manier des objets tranchants, c'était plutôt sur elle-même qu'elle s’exerçait. Enfin... sur elles même du coup... difficile de dire à combien ils s'y mettaient pour être. Mais le singulier était exclu.
Du peu que l'on pouvait voir de cet être courbé en un étrange mais profond salut derrière Vimaire, on aurait pu récupérer assez de fil pour tricoter un pull double épaisseur renforcé aux coudes. Des cicatrices aussi nombreuses ne pouvaient qu'appartenir  à...

Igor a écrit:

Doiche commencher l'autopchie de ches mechieurs dâmes, Mahaîître ? Ils faudra les attacher chi'ils chont vivants, même conchantents les corps ont chertains reflexches...

La fascination vaguement morbide que pouvait susciter l'apparence hétéroclite de dénommé Igor faisait presque oublier sa voix, grinçante, obséquieuse et bichar... bizarrement zozotante. Une voix qu'on s’attendrait plus à retrouver chez... non en fait chez rien qui ne soit sensé parler, ni même penser ou bouger... vivre en fait.

Vimaire sursaute violemment en entendant la voix d'Igor juste derrière son oreille. Il se lève d'un bond et se tourne vers le nouvel arrivant.

Commissaire Vimaire a écrit:Putain vérolée ! Ne refaites jamais ça Agent Igor ! Rejoignez vos collègues du bon côté de ce foutu bureau !

Il se rassoit tandis qu'Igor s'exécute.

Suite à l'indication du Sergent Angua, le petit personnage fumant sa feuille de choux au sens propre, tenta maladroitement d'esquiver la suite des réprimande de la dite Sergent.
Avec quelques cheveux se battant en duel sur le crâne et sa peau verdâtre, vous le prendriez facilement pour un gobelin s'il n'était pas vêtu d'une robe de mage, certes peu conventionnelle, mais typique des magiciens.
Grommelant dans sa robe qu'il n'était pas arriver en avance pour qu'on lui reproche son retard parce qu'on l'a retenu pour lui reprocher de fumer son tabac traditionnel, il monta les escalier à la suite des nouveaux arrivants.
L'accueil du Commissaire divisionnaire Vimaire continuant de mettre à rude épreuve les nerfs du "mage gobelin", il fut aussi surpris que le Commissaire de l'arrivé du étrangement humainement nommé Igor.
Voyant la situation se calmer légèrement suite au passage d'Igor du bon côté du bureau, il décida qu'il était temps de se présenter.

Trucule a écrit:Permettez-moi de me présenter Commissaire, je suis le mage Trucule, l'inventeur du fluiconographe. Excusez mon apparence quelque peu saugrenue mais je puis vous assurer que mon travail n'a d'égal que le ridicule que j'inspire, bien qu'il semble que nous ayons ici quelqu'un de plus repoussant que moi. J'ai cru comprendre que mon invention pouvait vous être utile bien que j'ignore ce que vous voulez précisément d'un mage technomage tel que moi.

Trucule ayant fini de se présenter brièvement se replongea dans son tabac en enfumant grandement la pièce pour faire retomber le stresse de ce monologue improvisé. Faudrait pas que ça devienne une habitude de parler autant à ces gens là.

Au fond de la pièce, vous remarquez qu'une jeune femme est plantée derrière Nétreri. Bien qu'elle soit vêtue de haillons elle n'en reste pas moins époustouflante, sa beauté la rend aussi attirante qu’inaccessible.
Elle dévore du regard « ce con de Nétreri » comme subjuguée, la bouche légèrement entrouverte. Elle semble hébétée par la vue cet Homme.

A ces pieds, se tient un matou noir ou peut-être est-ce un monstre... Difficile à dire.
L'animal a depuis longtemps dépassé les proportions habituellement admises pour sa propre espèce et ressemble à un vieux chat qui aurait tenté un concours de couture avec Igor. Il a perdu bien sûr, mais la performance vaut quand même le coup d’œil.
Il surveille stoïquement la scène en cours.

Artemis de  Netreri s'avance. Inutile qu'il se présente tout le monde a bien reconnu le retardataire qui fait poiroter tout le monde (comment ça pas seulement en RP?).
Grand, beau, charismatique, une attitude hautaine laissant supposer des origines aristocratiques, vêtu d'une tenue très reconnaissable aux assassins : disons principalement beaucoup de noir (eh oui l'assassinat est en général un service de nuit, c'est sûrement la raison pour laquelle il est si onéreux...). En outre le soin et la qualité de ces derniers confirment une origine très aisée.

Apparemment aucunement gêné de son retard (en RP seulement^^), mais en revanche outré de l'insulte prononcée à son égard par Vimaire : de quel droit cet individu ose t'il parler de lui ainsi? Cependant l'emportement de ce dernier semble lui étirer peu à peu un léger sourire...

Il s'adresse à Vimaire et à l'assemblée (plus à celle-ci qu'à Vimaire d'ailleurs) en des termes brefs et suffisants :

Artemis de Netreri a écrit: Veuillez excuser mon léger retard. Le quotidien d'un noble est en effet fort rempli et certaines obligations d'ordre supérieur m'ont à cette heure retardées.

Sans ajouter un mot il s'avance au devant de Vimaire dans une attitude d'attente ennuyée.

Vimaire ignore ostensiblement la tirade d'Artémis.
Son regarde s'attarde tour à tour sur chacun d'entre vous, se posant plus particulièrement sur la jeune fille vêtue de haillons crasseux. C'est au moment où ils froncent le nez et prend un air légèrement dégoûté que vous remarquez tous le fumé particulièrement prononcé qui semble émaner de la gravure de mode toute droit sortie d'une décharge. Difficile de dire si l'odeur la plus répugnante vient d'elle ou du chat qui se frotte sans cesse le long de ses jambes.

Vimaire a écrit:Il ne me semble pas que vous fassiez partie de l'équipe prévue initialement mademoiselle... je suppose que M. de Netreri aura pris la liberté de vous inclure à l'équipe... vous devez sortir d'une planque, non ? Pas plus mal quelqu'un capable de se fondre dans le décor...

Sans attendre de réponse, il poursuit sa tirade.

Vimaire a écrit:Bref ! Trêve de parlottes. Si vous êtes tous ici, ce n'est pas sur ma décision. Je vous laisse donc imaginer à quel point je suis ravis de vous voir... Le Seigneur Vétérini a décidé que le Guet d'Ankh-Morpork devait être doté d'une unité opérationnelles d'agents spécialisée dans les analyses médico-légales. Nous disposons déjà de deux agents particulièrement brillants dans ce domaine mais ils sont trop connus et trop précieux pour que je risques encore leur peau sur le terrain. C'est la seule et unique raison qui m'a poussé à accéder à la requête du Praticien !

Vimaire se met à faire les cent pas derrière son bureau, se frottant le début de chaume ornant son menton dans un bruit de râpe à formage s'attaquant à du fil de fer barbelé.

Vimaire a écrit:L'agent Igor est notre médecin légiste - un autre Igor, celui-là c'est le vôtre - et le sergent Hilaria Petitcul ont leurs locaux dans les sous-sols des Orfèvres, vous les rencontrerez plus tard dans la journée. J'attend de vous que vous travailliez en bonne entente avec eux, ils se chargeront de mener les analyses de ce que vous leur ramenerez du terrain.

Il s'arrête brusquement et plante ses yeux dans ceux d'Artemis.

Vimaire a écrit:Parce que, mes gaillards, du terrain vous allez en manger. C'est pour ça qu'on vous r'crute et croyez bien qu'vous n'allez pas vous la couler douce derrière un putain d'bureau !
Pour commencer votre premier jour, vous allez prêter l'serment et vous voir remettre vot' matériel. Puis vous vous conformerez aux ordres du Sergent Côlon, j'crois qu'il a du boulot pour vous.
Sergent Angua !

Après quelques secondes, la porte du bureau s'ouvre et le sergent Angua fait son apparition.

Angua a écrit:Commissaire ?

Vimaire a écrit:Allez me chercher le Capitaine Carotte qu'il vienne leur faire prêter le serment. Et prévenez Colon et Chicard que les nouveaux ne vont pas tarder à venir récupérer leur matériel.

Le sergent Angua hoche la tête et repart aussi sec, refermant la porte derrière elle. Vimaire passe devant son bureau et pose une fesse sur ce dernier, vous gratifiant une nouvelle fois de son regard noir.

Vimaire a écrit:En attendant que mon meilleur agent arrive - celui qui devra être votre modèle à tous ! - est-ce que vous avez des questions les bleus ?

Le nouveau Maître était bien étrange. Tout aussi « Maître » que son prédécesseur mais d'une manière tellement différente ! Pas de rire sardonique en guise de ponctuation, et il l'avait regardé en lui parlant. Nouveau Maître, nouvelle vie, Igor sentait qu'il s'y ferait assez vite. Il s'offrirait peut-être quelques travaux de couture pour fêter ça un de ces jours.

Tout en contournant le bureau pendant que l'homme en noir se justifiait, il s'intéressa au reste de l'assemblée pendant que le Maître faisait de même.
L'homme qui parlait justement... ses manières étaient habituelles pour Igor, la cour du Comte comptait (logique) nombre de gens raffinés. Cependant il s'adressait au Maître sur un ton à la limite de la correction. Dans son ancienne vie, Igor n'aurait pas donné longtemps à cette bouche avant qu'elle ne se retrouve dans sa collection personnelle, mais les mœurs semblaient différents ici puisque l'homme parvint à terminer sa phrase sans gargouillis sanglant. Igor se dit qu'il avait beaucoup à apprendre.
La jeune fille lui rappela immédiatement son ancien pays : elle avait la beauté et l'innocence béate d'une victime parfaite pour son ancien maître. Son regard d'expert se posa une seconde sur la jeune et tendre jugulaire avant de repartir à la découverte du reste de la troupe.
Restait le... hum le dernier membre du groupe. Un personnage intéressant à coup sur ! Un mage très certainement, mais quelque chose clochait. Quelque chose dans son apparence... Oui ! Igor se demanda comment il ne l'avait pas remarqué tout de suite, un des point de croix de la robe n'était pas parfaitement ajusté ! Satisfait d'avoir découvert ce qui le troublait, Igor concentra à nouveau son attention sur le Maître qui reprenait la parole.

Ce fut très instructif. Le Maître était ravi de les voir malgré les soucis que semblait lui avoir causé le Patricien. Un homme sage assurément, qui semblait sans cesse exaspéré sans l'être comme qui dirait... comme s'il se sentait obligé d'être en colère. Il se promit au passage de se renseigner sur les habitudes locales, et plus spécifiquement sur la consommation de terrain et la prostitution de mobilier liquide.
Mais plus important que tout, il faisait désormais partie d'une équipe ! Une équipe indésirable, composées d'éléments disparates (il avait l'habitude du disparate) voir manifestement imprévus, mais une équipe quand même. Et qui plus est, il allait travailler avec un autre Igor, qui lui donnerait sûrement des tas de bons conseils pendant qu'il lui raconterait les nouvelles du pays.

Lorsque la dénommée Angua pénétra dans la pièce, Igor se dit que c'était certainement la plus jolie femme qu'il ai croisé jusqu'ici, et Io sait pourquoi la plus dangereuse aussi. Il laissa son œil droit s’intéresser à la jeune femme qui manquait tout de même dramatiquement de cicatrice et son œil gauche se posa instinctivement sur le chat dont il croisa le regard mauvais. « Une belle bête » songeât-il avant de reporter à nouveau son attention et ses yeux sur le Maître qui leur donnait les dernières instructions. Celui-ci ne lui ayant pas directement adressé la parole, il se tut et attendis la suite des événements en se demandant intérieurement si "Carotte" était un nom ou une description. Il espérait que ce fut un nom, il n'avait pas envie de se greffer des fanes pour pouvoir suivre l'exemple...

Trucule ayant écouté avec attention le commissaire, il se risqua à poser la seule question qui l'intéressait vraiment.

Trucule a écrit:Comissaire, j'aurai deux question à vous poser. D'une, de quelle manière préférez-vous que nous nous adressions à vous ? De deux, combien de temps passera avant que nous ne puissions retourner à nos occupations ?

Un sourire ironique se dessine sur les lèvres du commissaire avant qu'il ne réponde.

Vimaire a écrit:Comment devez-vous vous adresser à moi ? Respectueusement évidemment, et vous pouvez m'appeler commissaire, c'est parfait. Nous sommes une organisation civile et même si je n'approuve pas tout ce que font les militaires, la hiérarchie a du bon. Vous - les agents - formaient la base et moi, le commissaire divisionnaire, j'suis le sommet. Entre les deux on retrouve les sergents, les capitaines et les commissaires. Adressez-vous avec déférence à tout ce qui est au-dessus... et comme vous voulez à ce qui est en-dessous... vos bottes par exemple...

Son sourire se fait carnassier tandis qu'il poursuit.

Vimaire a écrit:Et combien de temps vous allez passer dans le Guet ? Et bien c'est simple, jusqu'à votre retraite... ou plus probablement votre mort en service... Et vu le ramassis que Vétérini m'a dégoté, j'vous rassure tout de suite... vous ne devriez pas rester bien longtemps !

Tandis que Vimaire vous fait profiter de son petit discours d'encouragement, vos yeux s'attardent un peu plus longuement sur la pièce où le commissaire exerce son délicat labeur. Une fenêtre est ouverte sur la cité d'Ankh-Morpork, laissant pénétrer de désagréables remugles venant concurrencer ceux émis par le chat et la belle mendiante. On aperçoit la tour de l'art de l'Université de l'Invisible un peu plus loin. La pièce en elle-même est spartiate - un bureau, une armoire de rangement, un fauteuil austère pour le commissaire et deux sièges de bois pour ses visiteurs.

Vimaire semble être un adepte du rangement dit de "je mets tout en vrac sur le bureau et de temps en temps je pousse tout par terre" comme en témoigne la difficulté que vous avez à distinguer les lattes du plancher autour de son bureau. Sur la table de travail trône une corbeille libellée "A faire" sur laquelle s'entasse une montagne de paperasse et une corbeille "Urgent" tout aussi encombrée et particulièrement poussiéreuse. Une corbeille vide portant la mention "Fait" semble les jalouser juste à côté.

Le seul élément égayant le bureau est une iconographie d'une dame plantureuse tenant dans ses bras un bambin ressemblant étrangement à Vimaire en miniature et en beaucoup moins cynique. Les plus au fait du Grota ankhien (oui... Artemis uniquement !) auront reconnu Dame Sybille Ramkin, duchesse d'Ankh, son épouse et le jeune Sam junior, leur fils.

Le matou, jusqu'à présent resté près de Camille, semble reprendre toute son assurance face à l'annonce faite par Vimaire. Il parcourt d'une démarche nonchalante et majestueuse les quelques mètres qui le séparent du bureau,et d'un bond leste et agile vient disperser sa puanteur au milieu de la paperasse du commissaire. Maître Chat, ajuste sa position en faisant un léger tour sur lui-même puis s'affale de tout son long sur le bureau en laissant échapper un ronronnement de satisfaction ressemblant davantage au grondement du tonnerre.

Vous voyez clairement Sam Vimaire se laisser déborder par une rage particulièrement impressionnante. Il se lève d'un bond et balance le bras pour virer le chat de son bureau. Ce dernier esquive sans trop de peine le coup pourtant porté avec furie. Son bon gracieux le ramène toutefois sur le sol qu'il n'aurait jamais du quitter - en tout cas c'est visiblement l'avis du commissaire sur la question.

Vimaire se retourne alors vers la jeune et accorte mendiante.

Vimaire a écrit:Mademoiselle ! Assurez-vous que votre foutu chat se tienne tranquille ! J'ai toujours détester ces bestiole, la prochaine fois j'le balance par la f'nêtre !

Camille a écrit:
Scaramouche fait ce qui lui plait !

déclara la belle mendiante apathique.

Cependant, le matou ne souhaitant pas servir de démonstration au vieil adage selon lequel un chat retombe toujours sur ses pattes, préféra s'installer sur l'un des sièges destinés aux visiteurs, hors de portée du gêneur inopportun.

Vimaire s'apprête à répondre à l'effrontée mendiante lorsqu'il est interrompu par trois coups secs retentissant sur le bois de la porte. Cette dernière à tout juste le temps de sursauter face à tant de violence avant que vous n'entendiez une voix provenir du couloir. Le timbre est chaleureux, enrobé de joie de vivre et saupoudré de satisfaction professionnelle, vous ne pouvez vous empêcher de ressentir une sympathie immédiate pour son propriétaire.  

Capitaine Carotte a écrit:Capitaine Carotte au rapport, Commissaire ! Permission d'entrée ?

Vimaire répond du ton las de celui que tant de formalisme doit fatiguer à la longue, ce qui ne cadre d'ailleurs pas vraiment avec ce qu'il vous a laissé entendre à propos de la hiérarchie moins de trois minutes auparavant.

Vimaire a écrit:Entrez, nous vous attendions...

L'homme qui pénètre dans la pièce semble d'un seul coup l'occuper en totalité. Physiquement, évidemment, il doit faire plus de deux mètres et l'uniforme qu'il porte - parfaitement réglementaire et entretenu comme il se doit - met en valeur un physique de gladiateur qui a forgé une sacrée réputation au Capitaine Carotte auprès de la communauté Troll. Psychiquement, sa présence n'en est pas moins envahissante. Il dégage une telle confiance en lui, une telle bonne volonté... une telle bonté... que vous vous sentez tous l'envie irrépressible de l'entendre vous dire qu'il est fier de vous.
C'est à peine si vous remarquez les cheveux d'un roux vif, rasé de près, qui dépasse de sous son casque (réglementaire) et les yeux d'un bleus perçant qui vous détaillent.

C'est impressionné et sous le charme que vous l'entendez prononcer un petit discours visiblement préparé à l'avance (puisqu'il tripote une épaisse liasse de papier couverte d'une écriture minuscule, serrée et sans aucune marge auquel il jette un oeil de temps en temps).

Capitaine Carotte a écrit:Bienvenue à tous ! Je suis très heureux que le Commissaire Divisionnaire Samuel Vimaire,  Duc d'Ankh, m'ait confié la charge d'accueillir les nouveaux agents du Guet d'Ankh Morpork. C'est un honneur pour moi et je voudrais remerc...

A cet instant, le Capitaine Carotte est coupé dans son élan passionné par la toux de Sam Vimaire. Ce dernier ayant commencé à grommeler à partir de "Commissaire Divisionnaire", ayant manqué de s'étouffer sur le "Duc d'Ankh", ne pouvait visiblement pas en supporter plus.

Vimaire a écrit:Les remerciements ne sont pas utile Carotte, venez en au fait.

Carotte passe rapidement quatre feuilles avant de reprendre son discours.

Capitaine Carotte a écrit:Comme vous avez pu l'entendre, notre Guet est une vraie famille à laquelle je dois tout... Une bonne introduction pour ceux qui vont la rejoindre. Cette famille ne date pas d'aujourd'hui, elle est doté d'un passé glorieux. Le premier Guet d'Ankh Morpork vit le jour au cours du siècle de la...

Vimaire a écrit:Carotte !

Nouveau froissement d'une demi-douzaine de feuille.

Capitaine Carotte a écrit:Et c'est cette histoire qui a forgé les codes, règlements et lois que doivent faire respecter les agents du Guet d'Ankh-Morpork. Code du Commerce, Article Premier, paragraphe premier, alinéa premier, tout char, char de louage, équipement roulant autorisé ou non par la circulaire D346b du 15 prime de la 37ème année du siècle de la luette comme susvisait au décret 54 de la même année, est tenu...

Vimaire, complètement héberlué mis visiblement un peu plus de temps à réagir cette fois-ci. C'est d'un ton agacé et mâtinée d'une certaine honte pour son subordonné qu'il l’interrompit derechef.

Vimaire a écrit:Carotte !

Nouveau froissement pour parvenir à la dernière feuille.

Capitaine Carotte a écrit:Et il s'agissait donc de l'ensemble des règlements et lois que tout agent du Guet d'Ankh Morpork doit connaître. Nous allons maintenant pouvoir prêter serment.

Vimaire pousse un profond soupir de soulagement, repasse derrière son bureau et ouvre un tiroir. Il en sort une piastre rabougrie tâchée d'une rouille provoquée par la moiteur de toutes les mains par lesquelles elle est passée. Chose étrange, un petit trou a été pratiqué dans la pièce et cette dernière est attachée à une petite cordelette que Vimaire arrime fermement en son poing.

Capitaine Carotte a écrit:Vous allez vous avancer, prendre la pièce dans votre main droite (il faudra la rendre après, hein ?) et répéter avec moi le fier serment des fiers agent du Guet d'Ankh Morpork.

Subjugués par la présence imposante du capitaine, vous vous avancez les uns après les autres pour saisir la pièce et réciter à la suite de Carotte l'étrange serment des agents du Guet. Admirant un homme tenant un garde à vous qui arracherai une larme au pire des sergents instructeurs porté par ce Disque. Quand vous y repenserez, plus tard - et hors de la présence du capitaine -, vous vous interrogerez sur ce qu'il a bien pu se passer, sur la raison qui vous a poussé à dire ces mots... pourquoi ne vous êtes vous pas rebellé ? Comment en arrive-t-on là ?

Capitaine Carotte a écrit:Moi virgule ouvrir la parenthèse nom de la recrue fermer la parenthèse virgule jure solennellement par ouvrir la parenthèse divinité au choix fermer la parenthèse de défendre les Lois et Ordonnances de la cité d’Ankh-Morpork virgule de servir la confiance publique virgule et de défendre les sujets de sa Majesté ouvrir la parenthèse nom du monarque régnant fermer la parenthèse sans peur virgule lâcheté ou regard pour ma sécurité personnelle point virgule pour poursuivre les malfaiteurs et protéger les innocents virgule donnant ma vie si nécessaire à la cause du dit devoir virgule alors que ouvrir la parenthèse divinité au choix fermer la parenthèse me protège point que les dieux sauvent le roi barre la reine ouvrir la parenthèse rayer la mention inutile fermer la parenthèse point final.

Une fois que vous avez tous prêté le serment et que le Commissaire a récupéré la piastre du serment d'un rapide coup de poignet, il vous a pressé vers la sortie de son bureau, grommelant à Carotte de vous envoyer au sergent Côlon.

C'est seulement lorsque Carotte eu disparu hors du Guet des Orfèvres après vous avoir indiqué comment rejoindre le sergent et vous avoir gratifié d'un salut magnifiquement exécuté accompagné de félicitations envahissantes que vous reprendrez vos esprits...

Reprenant ses esprits, Igor se passa une main le front et déclara sans s'adresser à quiconque en particulier.

Igor a écrit:Che chuis pas chertain de chavoir exchactement che qui ch'est paché, churtout le pachache à propos de donner cha fie. Enfin che pourrait pas dire pourquoi mais chur le coup cha me chemblait tout naturel. Che chais pas pour vous ?

Il hocha la tête d'un air pensif, cherchant ce qu'il avait en tête juste avant l'entrée du sergent. Il prêta sa langue au chat pour l'instant et poursuivit :

Igor a écrit:Il nous faut trouffer un Côlon, cha me chemble un bon début ! Haha. Che plaichante. Allons-ch'y che ne foudrait déchefoir ni le Maitre ni le cherchent.

Reprenant ses esprits également, Trucule s'étonna en son for intérieur de ne pas avoir tiré abondamment sur sa pipe pendant tout le temps où le sergent était présent et sans en être autrement crispé ou stressé.
Suite à la remarque de son compagnon de laideur, Trucule repris une grosse bouffée de tabac afin de se remettre de ses émotions.
Après une pause,

Trucule a écrit:Igor, je pense que vous avez raison, il nous faut aller trouver Côlon, cependant, ma mémoire me fait défaut et je ne saurai me rappeler ce que le sergent nous a indiqué... Cependant, je pense connaître une paire qui pourrait s'en souvenir pour nous.

Tout en prononçant ces mots, Trucule tapota une broche de ses lunette en semblant attendre une réponse... ou un éclair de génie... Mais n'est-ce pas la même chose ?

Quelques borborygmes émanent du visage de Trucule tandis que ce dernier reste impassible.

Une voix poussiéreuse, parcheminée, se fait entendre. La voix d'un bibliothécaire vieux garçon détestant qu'on touche à ses livres vous passant un savon pour des livres ramenés en retard.

Nan... j'écoutais pas... laisse moi dormir larve thaumaturge...

Igor a écrit:Cha alors !

… s’exclama Igor. Après un instant d’intense observation, il reprit  :

Igor a écrit:Che conchtate que nous chommes, dans chette équipe,  plus nombreux que che ne l’afais cru.

Il jeta un bref coup d’œil à Camille avant de reprendre en s’adressant aux lunettes autant qu’on peut s’adresser à des lunettes :

Igor a écrit:Plus cochmopolites auchi… Che regrette que vous  ne puichiez pas nous aider à y voir plus clair, fieille branche. Fous afez un nom ?

De nouveau une voix se fait entendre au niveau du visage de Trucule. Plutôt un rire, émanant de quelqu'un à qui ont a expliqué ce que s'était, comment ça fonctionnait et à quoi ça servait, mais qui n'a visiblement pas eu beaucoup l'occasion de pratiquer. L'absence de joie et le dédain qui en émane sont notamment particulièrement perturbant.

Lorgnon a écrit:Ha. Ha. Ha... Tu peux m'appeler Lorgnon misérable cicatrice ambulante... Mais je ne pense pas qu'on ait beaucoup l'occasion de parler... Je n'ai que des discussions éclairées avec des esprits supérieurs... ce qui ne m'ait d'ailleurs plus arrivé depuis que ce thaumoplouc m'a chaussé...

Camille restait dubitative, interdite face à ce qui venait de se passer.
Scaramouche, assis à ses pieds avait entreprit une petite toilette, ignorant royalement ce qui se tramait autour de lui.

Igor qui avait une longue expérience des rires lugubres, eut un sourire triste.

Igor a écrit:Che ne chais pas qui de nous deux est le plus michérable dans che cas. Ch'est dommache que fous ne puichiez pas nous aider. Che chuppoche que notre ami mache afais chur-échtimé fotre capachité d'attenchion ?

Puis s'adressant à Trucule, ce qui ne changeait pas grand chose vu de l'extérieur.

Igor a écrit:Allons mache - Trucule ch'est bien cha ? - nous trouferons le cherchent Côlon chans aide.

Lorgnon a écrit:Bien évidemment que j'ai la réponse à votre question misérable ! J'ai une mémoire eidétique et rien ne m'échappe. Le sergent Côlon et le caporal Chique vous attendent dans les vestiaires que... vous trouverais en descendant l'escalier en face... Et merdeuh...

La voix de Lorgnon, confiante et assurée dans un premier temps se transforme rapidement en un filet tout juste audible quand il se rend compte qu'il s'est fait blouser par la bonne vieille technique de la psychologie inversée...

Igor a écrit:Foila qui fa bien nous fachiliter la fie ! Merchi Lorgnon.

Le ton d'Igor n'était ni jubilatoire ni ironique, il ne donnait pas l'impression d'avoir extorqué l'information à son acerbe interlocuteur. Avait-il seulement perçut sa propre ruse, rien n'est moins sur...

Trucule, bien que visiblement déçu de n'avoir réussi à contraindre lui-même de faire parler ses binocles parlantes, restait bien fier d'avoir pu trouver une porte de sortie à leur problème très terre à terre.

Trucule a écrit:Ce n'est pas désagréable de trouver quelqu'un pour manipuler avec soin la langue de Lorgnon. Puisque nous savons où aller, allons-y.
Que ça te serve de leçon vieille branche, essaye de te rendre utile de toi-même la prochaine fois.

Igor sembla ravi pendant un instant.

Igor a écrit:Ch'aime bien manipuler les langues, ch'est un trafail de préchichion qui demande une grande dexchtérité !

Mais son ton changea rapidement pour paraître plus désabusé qu'autre chose.

Igor a écrit: Che suis décholé, mais... che ne penche pas poufoir faire grand choche pour Lorgnon malheureuchement, che crains qu'il ne choit... comment dire... exacherement démuni de bouche...

Il secoua la tête et sembla chasser cette préoccupation de son esprit.

Igor a écrit:Fous afez raichon mage, puisque fous nous afez permis d'avancher, avanchons.

Et il pris la direction des vestiaires.